vendredi 23 septembre 2011

Les derniers jours

Nous avons fait un arrêt à Louisbourg, il y a quelques jours. Retour en Nouvelle-France. Vraiment particulier. On se sent hors du temps. De plus, Louisbourg est un village d'une importance capitale, en Nouvelle-Écosse. À lui seul, il rentabilisait les colonies. D'ailleurs, le roi refusait que les habitants fabriques leurs propres produits. Les matières premières devaient être en totalité acheminées en France, puis transformées et réacheminées sous la forme de produit fini. Le roi craignait tellement de perdre sa vache à lait que les habitants de Louisbourg ne pouvaient même pas faire un clou sans l'autorisation du gouverneur, qui se trouvait à Québec. Et histoire de vivre l'aventure à fond, nous avons dîné dans le restaurent du village. Une grande bavette blanche autour du cou, et une cuiller de service pour manger l'entièreté du repas, de la soupe au dessert, en passant par le pâté à la dinde. Une expérience à vivre, et un site magnifiquement restauré, qui vaut le détour. 

Nous avons ensuite mis le cap sur Halifax, avec quelques détours en chemin. Entre autres Wolfville, ville majoritairement étudiante. Pleine de petits cafés, de mignonnes boutiques, pleine de vie. 

Elizabeth Books ou quand l'amour des livres
rencontre l'amassement compulsif!
Nous avons également été à Lunenberg, village portuaire un peu décevant. Beaucoup de charme, mais un peu mort. J'ignore si c'est la basse saison qui crée cet effet, mais je ne crois pas que se soit la principale cause. Beaucoup de boutiques avaient fermé ou liquidaient leur inventaire. On y a toutefois vu la bouquinerie la plus bordélique au monde! Ouverte seulement le soir, elle contient tant de livres que beaucoup sont simplement empilés sans aucun ordre. «If you want something, tell me, I'll find it for you», de nous dire le propriétaire à notre arrivée. J'aime bien les bouquineries un peu poussiéreuses, un peu «à la bonne franquette», mais là, c'était étouffant, il n'y avait absolument aucun plaisir à y déambuler. Mais bon. Ça valait quand même le coup d'oeil!

Sur la route d'Halifax, nous nous sommes arrêtés à Peggy's Cove. Je crois que c'est vraiment mon coup de coeur du voyage! Un paysage presque lunaire, un phare qui tient bon et du brouillard pour ajouter un peu de mystère. Dommage pour les habitants, même en basse saison, c'était bourré de touristes. Les autobus débarquent par dizaines, puent l'essence et sont très bruyants. Par chance, ils arrivent par vague. On peut donc apprécier quelques moments de silence de temps à autres. Nous n'avons pas eu la chance, à la marée montante, d'observer les immenses vagues qui viennent s'échouer sur les rochers (d'ailleurs très glissants lorsque mouillés). D'ailleurs, l'écriteau suivant est vissé au phare: 

WARNING.
Injury and death have rewarded careless sight-seers  here.
The ocean and rock are treacherous.
Savor the sea from distance.

Je crois que je pourrais passer des jours à écouter et à observer la mer, à Peggy's Cove. Le calme du village et la puissance de la mer combinés créent une atmosphère particulière. J'aurais marché sur les rochers encore longtemps, et c'est avec un pincement au coeur que nous avons poursuivi notre route vers Halifax.

Et finalement, nous y sommes arrivés. Halifax. Ça nous a fait beaucoup de bien de ne pas faire de route pour quelques jours. Nous avons marché, marché, marché. Notre premier souper a été au Alexander Keith's Pub. L'ambiance était correct, mais la bouffe! Le meilleur repas que j'ai pris à Halifax, et probablement de tout le voyage. Décidément, les pubs offrent ce qu'il y a de mieux, en particulier si on évite les attrape-touristes.

Demain, nous rentrons tranquillement vers Québec. Déjà...

dimanche 18 septembre 2011

Cabot Trail

Nous avons fait Cabot Trail, aujourd'hui, sur l'île du Cap Breton. 400 km de beau temps et de paysages à couper le souffle. Et puisqu'une image vaut mille mots (même si elles ne rendent pas justice à la réalité), voici les photos.









Le super aimant des Easy Clip qui a résisté à la route tortueuse... C'est ce qui arrive quand on ne garde pas ses lunettes dans ses mains quand on les enlève...



En réalité, nous sommes montés à 457 m (French Mountain), mais je n'ai pas été assez rapide.


Ça peut vous sembler banal, mais regardé la taille de l'auto à droite. Un belvédère qui donne le vertige.

Et on redescend!



Petit village au bout du monde, White Point. Une route cul-de-sac qu'on prend dans la pointe de Cabot Trail.
Et voilà. Les gens en Nouvelle-Écosse sont vraiment accueillant. Et beaucoup parlent (ou essaient de parler) français. Ils en sont d'ailleurs toujours heureux, se donnent beaucoup de mal, ce qui les rend encore plus sympathiques. D'ailleurs, à Chéticamp, village acadien, l'école française est obligatoire pour tout le monde.

Demain, Louisbourg est au programme!

samedi 17 septembre 2011

Et ça continue

On avait faim. On cherchait un resto typique, avec du poisson, ou du homard, bref n'importe quoi mais pas du Tim ou du McDo. À Auld's Cove, grosse affiche «Lobster», homards de plastiques géants à l'appui, et tous les cossins que vous pouvez imaginer, de l'escalier pourri qui mène nulle part à la brouette pleine de plantes mortes. On stationne tant bien que mal. «HELLA THERE! WEL'OME! HOW D'YA DA?» Un beau pétard pas très impressionnant accompagne les cris en sifflant (affiche «FIREWORKS» sur la galerie). L'homme, beaucoup trop heureux de nous voir , continue de crier, nous sert un jus d'orange, nous montre sa «boutique de souvenirs» (un bric-à-brac assez minable où il est impossible de différencier le bon du junk). Il nous baragouine avec un accent pas possible quelque chose à propos de Therry Fox et du marathon qui a lieu demain. Il file vers la cuisine "COME SEE DA GRAPE WINE! COME SEE!" On contourne une table remplie de papier, on se fraie un chemin entre les trois autres tables recouvertes d'une nappe de plastique à fleurs. Passer par la cuisine pour aller dans la cours arrière avec un gars vraiment louche? Manger dans cet endroit, où le ménage n'est clairement pas fait tous les jours? Avec cet énergumène qui nous a salué dix fois depuis notre arrivée et ne s'exprime que par hurlement?

Tout à coup, j'ai regretté d'avoir bu le jus d'orange...

Qu'est-ce qu'un roadtrip?

Un roadtrip, c'est partir quelques heures en retard sur l'horaire, rouler rouler rouler, réaliser qu'au Nouveau-Brunswick, ils ont une heure d'avance, qu'on n'a pas soupé et que tout à coup, il n'est pas 7h mais 8h. C'est se dire qu'on va dormir le plus loin possible, voir un motel à Florenceville, suivre le GPS qui nous fait sortir trop tôt et passer sur un pont qu'on croyait à une voie jusqu'à ce que des phares apparaissent face à nous. C'est se retrouver sur une route de campagne dans le noir total parce que le GPS dit de tourner à gauche alors que le motel est à droite, arriver devant un immeuble miteux pas du tout éclairer , discuter, dans un décor de fleurs et de vieux bibelots, avec une dame de 90 ans toute fripée qui est perturbée à l'idée qu'on puisse vouloir une chambre avec deux lits et qui nous charge beaucoup trop cher. C'est finalement faire demi-tour et se dire qu'on aurait dû suivre notre première idée, trouver un chemin direct vers l'autoroute qui nous évite le pont pas assez large, et trouver un motel à Woodstock, beaucoup plus beau, neuf et confortable.

mardi 26 avril 2011

Paris: les derniers jours

Étrangement, les derniers jours ont été plus tranquilles, plus on-verra-bien, mais aussi plus prenants, plus fatiguants. Plus agréables, en tout cas. Peut-être que je ne suis pas faite pour ne visiter que des monuments. Ce que j’ai préféré, ce sont ces trois derniers jours que je n’ai pas pu vous raconter.

Trois jours de « flânerie », d’errance dans les cimetières, les parcs, les cafés. C’est ça, pour moi, un voyage. Prendre le pouls de la ville en dehors des secteurs ultra touristiques. Et après la folie de Versailles, le calme du cimetière de Montparnasse était le bienvenu!

Il y a moins de « vedettes » qu’au Père-Lachaise, c’est certain. Mais il est beau, vieux. Beaudelaire s’y trouve. Sur sa tombe sont posés des mots d’admirateurs, messages touchants, plein d’amour, des fleurs, des cailloux. Parce que sur les tombes, les gens déposent des cailloux. Ce n’est pas la première fois que je l’observe, mais j’ignore ce que cela signifie. Selon certain, ce serait pour montrer au défunt qu’on s’est recueilli sur sa tombe. D’autres croient que ça part des cimetières dans les hautes montagnes, où l’on érigeait des colonnes de cailloux pour dissuader les pilleurs ou même, empêcher les morts de renaître. Quoi qu’il en soit, c’est une coutume courante, dans les cimetières parisiens.

Mais vraiment, LE cimetière à voir, c’est celui du Père-Lachaise. Père qui n’a jamais rien fait pour le cimetière, d’ailleurs… il était le confesseur du roi, alors toute personne qui souhaitait obtenir audience (les femmes, surtout) passait pas le père Lachaise (et j’imagine que ce service exigeait rétribution…). L’entrée arrière du cimetière, plus récente, est très ordonnée. Allées bien droites, en quadrillage, on s’y retrouve très facilement. Mais la vieille partie, à l’entrée principale… un vrai labyrinthe. Il paraît d’ailleurs que pour les vingt ans de la mort de Morrison, la gendarmerie a mis deux heures à trouver la tombe! Dans cette section, le temps semble ralentir, s’immobiliser. Les allées sont chaotiques, parsemées de vieux escaliers étroits et tortueux, de tombes délaissées qui s’effritent et s’effondrent. Il y a des pierres si vieilles qu’elles sont désormais anonymes. Partir à la recherche de personnages historiques relève de la chasse au trésor. Mais dans un si beau décor! Et une fois qu’on a fait le tour, il faut passer par l’arrière du cimetière. Près du lieu où repose Paul Éluard se trouvent nombre de monuments en l’honneur des victimes du nazisme. C’est touchant. J’ai eu les larmes aux yeux et la gorge serrée en lisant les inscriptions sur les monuments.

En dehors des cimetières, autre endroit agréable à visiter : les jardins du Luxembourg. J’ai beaucoup aimé le concept des chaises. Il y a quelques bancs de parc ici et là, mais surtout des chaises qu’on peut déplacer. Les mettre au soleil ou à l’ombre, les regrouper en cercle. Tout pour favoriser les rassemblements. Les gens lisent, discutent, piqueniquent sur l’herbe, agrémentent leur repas d’un peu de vin.

Je trouve fantastique qu’au milieu de la frénésie de Paris, de son bruit, de ses lumières, on puisse trouver ces îlots de tranquillité. Et je suis bien contente de les avoir découverts à la fin du voyage, quand j’avais bien besoin d’un peu de calme.

jeudi 21 avril 2011

St-Eustache et Versailles

Jeudi soir déjà... Déjà de la moitié du voyage de passé :( Il faut dire que les deux derniers jours ont été pas mal occupés. Tout d'abord, laissez-moi vous parler de St-Eustache. C'est dans mon top 3 des plus belles églises. Je vous avais dit que Notre-Dame était bondée et qu'il y faisait sombre et que l'atmosphère n'était pas très propice au recueillement? Eh bien! St-Eustache est tout le contraire. Elle est grande, lumineuse, silencieuse, et surtout, peu connue. J'y ai vu un homme prier assis sur une chaise (pas de traditionnels bancs d'église), le front appuyé sur le dossier de la chaise de la rangée précédente. Il était dans cette position quand je suis arrivée, et y était encore dix minutes plus tard. Si ce n'avait été de ses mains qui égrainaient un chapelet, je l'aurais cru endormi. Et cet homme, assis devant les cierges, avec une expression si triste que je l'aurais serré dans mes bras... Vous voyez, le genre d'église où l'on a l'impression de blasphémer si on joue les touristes sans scrupule. Une église dont l'atmosphère vous pénètre et vous impose un respect doux, amical, tranquille. Une église magnifique, hors du temps.

Et puis Versailles... Je suis probablement très très mal tombée. Parce qu'il y avait des groupes en quantité! Des groupes scolaires avec des ados qui n'en ont rien à foutre et des groupes de chinois kid kodak qui bousculent tout monde, forcent le passage et se mettent systématiquement dans le champs de ta photo. Mais surtout, il y avait une exposition d'un autre musée qui prenait toute la place et bloquait la vue et le chemin. Par chance, les jardins sont grands et valent la peine qu'on s'y attarde.

Trois jours, donc. Trois jours pour (ne pas avoir le temps de) voir tout ce que je veux. Trois jours pour dénicher un accordéoniste, parce que j'aime les clichés, pour profiter du soleil, pour m'émerveiller dans une ville étrangère et pour me dire qu'une semaine, c'est vraiment court.

mardi 19 avril 2011

Bonne bouffe, cathédrale et linguistique

Comment dire.... Je sais que je suis en vacances, parce que ce matin, j'ai pris un déjeuner qui était presque un dîner. Ça a commencé comme un déjeuner tradionnel: Une brioche au chocolat. Sauf qu'en cours de route, se sont ajoutés pain, fromage et saucisson. Et parce que c'est important de goûter ce qu'on achète avant de le ramener au Québec, on a sorti le bloc de foie gras d'oie. Et tant qu'à y être, pourquoi pas un peu de Sauternes? Après tout, il doit bien être l'heure (raisonnable) de boire quelque part dans le monde...

Et pour souper? Un petit repas au Relais de l'Entrecôte. Saignant à la perfection. L'Entrecôte Saint-Jean a beau s'en être inspiré, il peut aller se rhabiller! Je crois que jamais je ne trouverai un aussi bon steak frites à Québec. En plus, le repas est servi en deux fois, parce que manger du steak refroidi, ça ne se fait pas! Miam!

Et bon, on n'a quand même pas chômé dans notre journée. Notre-Dame était au programme, aujourd'hui. C'est beau. Grand. Plein de vitraux. Mais franchement, rien qui impose vraiment le respect. Beau plutôt comme un musée. Beau comme un regard sur le passé. Peut-être que c'est dû à la quantité détestable de touristes qui se foutent de savoir s'ils s'arrêtent en plein milieu de ta photo. Où qui te bousculent sans cesse. Mais quand même. Ça valait le détour.

On a ensuite flâné dans Saint-Germain, parmi les bouquineries et les cafés. Juste pour le plaisir de profiter du soleil et de la chaleur. Parce qu'ici, aujourd'hui, il a fait environ 25! Beau soleil et juste ce qu'il faut de vent pour que ça soit confortable. De parfaites journées d'été!

M'a essayer de vous en ramener une par par chez vous ;)

Ah oui! Et j'ai trouvé plus déstabilisant que d'entendre du français partout: on s'est plusieurs fois fait servir en anglais... et en portugais! Allez comprendre!

lundi 18 avril 2011

En direct de Paris

Première journée qui s'achève (enfin)!

On est arrivée tôt à l'hôtel ce matin, trop pour avoir notre chambre,
alors on en a profité pour explorer le quartier. On s'est promenés
dans le Bois de Vincennes quelques heures. Première constatation: on
aime les chiens, à Paris! Deuxième constatation: il est tout aussi
déstabilisant de débarquer dans un endroit où tout le monde parle
français que dans un endroit où on n'en connaît rien. Peut-être même
plus... Je suis habituée à «sonner» touriste. À ce que personne ne me
comprenne. Je fais le saut chaque fois que je réalise que je ne suis
pas une minorité linguistique.

Pour l'instant, on a surtout exploré. Après le souper (et une sieste
bien méritée), on est allés dans le coin du musée d'Orsay. Je peux vous
dire que c'est en sortant du métro que j'ai vraiment réalisé où je me
trouvais. Et que cette semaine passera beaucoup trop vite à mon goût.
L'ambiance, l'architecture, tout est tellement trop...

Fidèle à moi-même, j'ai déjà pas mal de photos de prises. Je voulais
publier une photo par jour, mais je n'ai pas encore trouvé comment
faire sur un iPad. Ça devra donc attendre...

Après tout, ce voyage ne fait que commencer :)

dimanche 20 mars 2011

Nouveau départ

Paris. Dans moins d'un mois. J'ai eu la confirmation il y a deux jours.

L'ivresse qui précède le départ, c'est indescriptible. Une sorte de drogue. Tout est plus beau, plus excitant, trop long, trop rapide. Tout à coup, le monde redevient celui de l'enfance, où tout était encore à découvrir.

Paris n'a jamais été en haut de ma liste d'endroits à visiter. Je ne peux pas vous expliquer. Mais la vie a décidé de m'offrir Paris au détour, ce n'est pas moi qui vais lever le nez sur cette chance.

Ce que je veux voir? Je n'ai pas d'idée précise. Les classiques, évidemment, mais j'ajoute à la liste la maison de Victor Hugo. Et la tombe de Chopin. Et probablement plus, au fur et à mesure que je parcourrai mon guide de voyage.

Le décompte est commencé!